Un jour Kagamé a eu assez de payer le carburant, les frais de réparation, les pièces de rechange, les lubrifiants, les frais d’assurance, les frais de renouvellement du parc et tous ces autres coûts qui font qu’un véhicule coûte cher. Il a embarqué tous les véhicules au stade de Kigali et les a vendu aux plus offrants.
Le gouvernement Rwandais a vendu en tout 4000 voitures sur les 5000
du parc automobile du pays. Le “Zero Fleet Policy” (politique zéro
véhicule) a commencé en 2005. Voici une photo de véhicules dans un stade
à Kigali.
Comme vous le voyez, le fonctionnaire Rwandais aimait bien les 4×4 comme
les fonctionnaires d’Afrique francophone ; c’est comme une histoire
d’amour. Ces engins coûtent souvent jusqu’à 60 ou 70 millions CFA. La
grande question que le gouvernement Rwandais a dû se poser est la
suivante: pourquoi l’État doit payer pour qu’un individu se présente à
son lieu de travail? En tout cas, c’est celle que je me pose tout le
temps. Il y a des
millions de fonctionnaires modestes ou pauvres qui se débrouillent pour
arriver sur leur lieu de travail; pourquoi le contribuable devrait payer
pour certains privilégiés?
Dans le nouveau système Rwandais, les hauts fonctionnaires de l’État
peuvent acheter à crédit des véhicules hors-taxe sur 5 ans. C’est le
véhicule que ces fonctionnaires utilisent pour leur travail; à
l’échéance du crédit le fonctionnaire devient propriétaire. Le reste de
l’administration a droit à un pool de véhicule commun.
Certaines catégories (urgence, sécurité, etc.) bénéficient néanmoins de
véhicules de service; avec ferme interdiction de les utiliser en dehors
du service.
Sachant que ces nouvelles mesures auraient des effets négatifs sur les transports publics(tous les fonctionnaires dé-véhiculés se rabattant sur le transport public), Kagamé a fait baisser les taxes douanières sur les minibus à 10% – le tarif normal étant 25% , sans compter la TVA de 18%).
Le gouvernement s’est ainsi débarrassé de 80% de ses véhicules et
indique avoir économisé l’équivalent de 13 Milliards CFA. Et puis il
fait appel régulièrement à un cabinet étranger pour évaluer le programme
et faire un audit. Le programme a été corrigé 2 ou 3 fois pour
continuer à le parfaire. L’incidence aujourd’hui est de 1,8 milliard
CFA annuelle.
Et si le Burkina, le Tchad, le Togo, le Cameroun, le Gabon, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Congo, la RDC et autres pays qui prétendent réduire le train de vie de l’État faisaient a même chose ou allaient plus loin? Ce serait une vingtaine de milliards au minimum par an par par État .
En économisant de telles sommes ça on pourrait construire 3 hôpitaux
majeurs par an dans chaque pays africain. En cinq ans, ce serait 15
nouveaux grands hôpitaux à travers le pays.
Nous demandons donc nos à nos autorités à suivre cette voie intéressante pour le peuple et le bien commun.
Nous demandons de même à tous nos acteurs politiques ( opposant et
pouvoir) de vivre modestement car c’est en cela qu’ils pourraient
apporter un salut au peuple lorsqu’ils sont devant la gestion publique.
Il nous revient que beaucoup d’acteurs politiques s’habituent déjà au luxe et une fois au pouvoir, se servent et peuvent répondre aux besoins du peuple. Le peuple devient de plus en plus mature et cela complique l’escroquerie déguisée de notre classe politique actuelle. Vive le réveil de la masse glorieuse! Vive nos paysans qui vont chasser des politiciens dans leur V8 et leurs grosses cylindrées.
Ecrit par Jacques Sankara
Source: coupsfranc.com